Une espèce perdue de vue depuis 30 ans … Redécouverte !
Communément appelé le Souris-Cerf du Vietnam, le Chevrotain à dos argenté (Tragulus versicolor) avait disparu des radars naturalistes depuis 30 ans. T.versicolor est un petit mammifère herbivore, considéré comme le plus petit ongulé connu à ce jour. De la taille d’un lapin et d’un poids inférieur à 5 kilos, il se distingue des autres individus de la famille des Tragulidés par sa robe bicolore : le dos et la partie postérieure de son corps s’illuminant de tons gris-argentés.
Vivant exclusivement dans les forêts denses de la Cordillère Annamitique au Vietnam, il avait été aperçu pour la dernière fois en 1990 dans la province de Gia Lai par une équipe d’expédition russe qui avait découvert un corps sans vie du petit mammifère. T.versicolor avait ainsi rejoint le top 25 des espèces perdues les plus recherchées, établies par Global Wildlife Conservation (GWC).
Mais voilà qu’arrive la bonne nouvelle ! Une équipe de chercheurs composée de membres de la GWC, du Southern Institute of Ecology et de l’Institut Leibniz de recherche pour les Zoos et la Faune se sont lancés à la recherche du Chevrotain à dos argenté au Vietnam. A l’aide des villageois et des garde-forestiers, l’équipe de terrain a pu cartographier la zone potentielle de présence du mammifère et y ont déposé trois pièges photographiques. 5 mois après, le bilan tombe : 275 photos de l’espèce sont comptabilisées. 11 novembre 2019, c’est officiel : T.versicolor n’est plus à compter parmi les espèces animales disparues.
L’espèce étant encore méconnue des naturalistes, l’équipe se penche à présent sur la recherche d’informations concernant le mode de vie de cet ongulé dans le but de mettre sur pieds des plans de conservation et de protection efficaces.
Photo: Global Wildlife Conservation (GWC)
Le mystère des bois des cervidés
La particularité des cerfs, des chevreuils ou encore des daims ? Leurs mâles qui arborent, à l’approche de la saison de reproduction, des majestueux bois recouverts d’un magnifique velours. Cependant, ces derniers font partie d’un cycle : chaque année, ils poussent puis tombent au rythme du cycle sexuel.
Les bois sont des organes osseux qui tout au long du printemps vont pousser à une vitesse spectaculaire : environ 3 centimètres par jour. Ils sont d’abord recouverts d’un tissu (le velours) qui sert d’une part à protéger le bois et d’autre part qui permet sa vascularisation tout au long de la croissance. En été, lorsque les bois ont atteint leur maturité, se déroule ce que l’on appelle la frayure, c’est-à-dire la chute des velours de protection : le cervidé s’en débarrasse en les mangeant ou en frottant ses bois aux arbres. Ainsi le mâle sera prêt pour la période de rut en automne, dont le but est de séduire les femelles et impressionner les concurrents potentiels. La chute de testostérone qui suit la fin de la période de reproduction aura pour effet d’affaiblir la base des bois, qui tomberont naturellement au cours de l’hiver.
Ainsi, de la fin de l’hiver au début du printemps la plupart des cervidés arborent des pédicules qui marquent l’emplacement de la future repousse des bois.
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