Les diables sont de retour
L’Australie, terre de toutes les raretés. De par ses caractéristiques insulaires, elle est le berceau de nombreuses espèces endémiques, soit qui n’existent que là-bas. Le problème, c’est que si quelque chose leur arrive, il n’y a pas de population de secours, et les espèces disparaissent définitivement. Dans les années 1990, une maladie contagieuse a provoqué la disparition des diables de Tasmanie (Sarcophilus harrisii). Ce sont des marsupiaux, de la taille d’un petit chien, qui portent ce nom à cause de leur agressivité et de leur hurlement inquiétant qui résonne dans la nuit quand ils doivent faire fuir un rival, et qui a effrayé les premiers colons européens. Leur population était déjà mal en point à cause des premiers chasseurs qui ont éliminé une grande partie de la mégafaune, ce qui a provoqué leur disparition du continent australien depuis le XIVème siècle, ne subsistant que sur l’île de Tasmanie. Malheureusement, dès l’arrivée des colons en 1788, il a été chassé impitoyablement, car il était considéré comme une menace pour le bétail. Ce n’est qu’en 1941 que l’espèce est devenue protégée. En effet, ce charognard est essentiel au bon maintien de l’équilibre de l’écosystème. C’est la raison pour laquelle les scientifiques oeuvrent depuis plus d’une dizaine d’année pour favoriser leur retour dans ce milieu naturel. C’est l’organisation Aussie Ark, en collaboration avec d’autres structures, qui travaille sur ce projet, avec un premier but: relâcher des animaux élevés en captivité dans un espace clôturé de 400 hectares. En effet, la réintroduction d’un tel prédateur doit se faire avec des pincettes, car elle peut avoir des conséquences inattendues et dramatiques. Par exemple, des individus avaient été relâchés sur l’île Maria au large de la Tasmanie. Ils ont d’abord prédaté les autres carnivores, comme les chats sauvages et les opposums à queue brosse, ce qui était une bonne chose pour les colonies de puffins à bec grêle, mais ensuite, ils ont mangé leurs oeufs et petits, ce qui a provoqué leur disparition. C’est pour cela que dans un premier temps, ils sont relâchés cette fois-ci dans une zone clôturée, de laquelle les prédateurs de leurs proies (chats sauvages, renards) ont été enlevés. Des carcasses de kangourous ont été déposées pour les aider à se nourrir pendant leur habituation, mais il semble qu’ils se débrouillent rapidement seuls. Ce sont tout d’abord 15 individus qui ont été placés dans cette forêt d’eucalyptus en mars 2020, puis 11 autres individus le 10 septembre. Une quarantaine de diables devraient les rejoindre durant les deux prochaines années, ainsi que d’autres espèces indigènes en danger, notamment des wallabies de Parma ou des bandicoots à nez long. Il est original de constater que ces derniers sont plus nombreux là où les diables ont surpassé en nombre les chats, car ils profitent du fait que les diables sont nocturnes, et forcent les chats à changer leur comportement et à chasser à l’aube et au crépuscule essentiellement pour éviter les conflits. L’introduction de ces petits mammifères est importante pour la survie de l’écosystème, car ils creusent la litière, ce qui accélère la décomposition des feuilles et réduit l’intensité des incendies. Ils participent également à la dispersion des graines. Les chercheurs espèrent que les diables pourront ensuite être relâchés dans une zone protégée de 150000 hectares, puis qu’ils redeviendront communs dans le paysage australien.
Photo: Aussie Ark
Un gentil géant
Le requin-baleine… un géant qui est bien gentil, car il se nourrit de minuscules proies, le phytoplancton et le zooplancton. Tous les poissons qui vivent autour de lui n’ont donc rien à craindre…!
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