Changer le paysage urbain pour influencer nos comportements
Depuis des décennies, un nombre impressionnant de recherches en psychologie sociale et écologique, en sciences cognitives et en évolution culturelle ont été menées. Toutes ont démontré les mêmes résultats concernant le comportement de l’être humain, expliquant que ce dernier est influencé par des facteurs tels que notre environnement, nos habitudes, aptitudes et attitudes. En retour, ces comportements vont eux-mêmes influencer l’environnement et pourront être socialement appris et transmis. Cependant, il n’était pas encore clair jusqu’à maintenant quels en sont les processus sous-jacents et de quelle manière ces derniers travaillent à modeler les systèmes socioculturels et socioécologiques. Une étude récente menée par l’Institut International pour l’Analyse des Systèmes Appliqués (IIASA, basée en Autriche) a démontré de quelle manière les comportements collectifs sont issus d’un ensemble de facteurs personnels, sociaux et environnementaux. A l’aide de ce que l’on appelle un « modèle basé sur les agents » (une méthode informatique qui a pour but de simuler les interactions entre les individus et leurs divers environnements), les chercheurs ont démontré que des aspects personnels comme les attitudes et les habitudes, mais aussi l’utilisation des réseaux sociaux et les infrastructures environnementales disponibles, peuvent façonner des comportements collectifs allant dans le sens de la consommation durable. Les chercheurs se sont particulièrement concentrés sur l’hypothèse qu’avec l’augmentation des opportunités pour se comporter de manière plus durable, on observe l’adoption effective de comportements plus durables. Ils ont mené une étude de cas à Copenhague, au Danemark, une ville connue pour sa culture cycliste bien développée. Ils ont ainsi démontré que même lors d’une augmentation minime des opportunités de comportements durables (par exemple, dans le cas de Copenhague, l’ajout d’infrastructures adaptées aux vélos), on assistait effectivement à l’adoption et à la transmission entre individus de nouveaux comportements durables. Atteindre une modification dans les comportements des individus à l’échelle sociétale se montre nécessaire à l’heure des changements climatiques extrêmes que l’on expérimente depuis ces dernières années. Il sera donc important, dès maintenant, de ne plus seulement faire de la prévention et de l’information, mais bel et bien d’offrir aux individus un environnement plus adapté aux besoins climatiques.
Photo: Libre de droit
La Chine sur le point d’abolir tous les plastiques
La Chine, avec ses 1,4 millions d’habitants, se place en 2020 comme l’un des plus gros responsables de la pollution plastique dans le monde. En effet, en 2010, d’après la Banque Mondiale, le pays a comptabilisé 60 millions de tonnes de plastique produites, soit environ 29% de la production mondiale. Malgré l’initiative prise en 2017 par le Gouvernement qui interdit aux autres pays d’envoyer leurs déchets en Chine, cette dernière reçoit toujours 4 fois plus de déchets que prévu. Les conséquences qui en découlent sont ravageuses pour l’environnement, la population et les infrastructures : ainsi, le fleuve Yang-Tsé qui prend sa source au Tibet et se déverse en Mer de Chine orientale près de Shanghai est devenu l’une des principales sources d’acheminement des déchets plastiques dans les océans du monde, et à ce rythme, la plus grande décharge du pays située dans la ville de Xi’an sera pleine en 2044. Pour contrer au maximum ces mauvaises prédictions, la Chine a établi un plan d’action sur 5 ans. 2020 est l’année de l’éradication : les sacs plastiques se voient dorénavant interdits dans les magasins et restaurants des grandes villes comme Shanghai et Pékin, cela suivra dans les plus petites villes d’ici à 2022. Concernant les restaurateurs, ils ont jusqu’à 2025 pour réduire drastiquement de 30% leur utilisation de plastique à usage unique (pailles, contenants, couverts etc.).
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